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Découvrez l'opéra "CARMEN"

Carmen est un opéra-comique en quatre actes composé par Georges Bizet (1838-1875) sur un livret de Henry Meilhac et Ludovic Halévy, d’après la nouvelle éponyme de Prosper Mérimée.
Cet ultime opéra de Bizet a été créé le 3 mars 1875 à l’Opéra-Comique à Paris. Carmen est, encore aujourd’hui, l’un des opéras les plus joués dans le monde.

« L’amour est enfant de bohème, il n’a jamais, jamais connu de loi … » Vous connaissez certainement cet air célèbre extrait de Carmen, un opéra-comique que l’on doit à Bizet ! Pourtant, cet opéra fit scandale à son époque et a bien failli tomber aux oubliettes.

A l’origine de Carmen : une nouvelle de Prosper Mérimée

Pour écrire son spectacle, Bizet s’est inspiré d’une nouvelle écrite par Prosper de Mérimée en 1847.

En Espagne, à Séville. Arrêtée à la suite d’une querelle, Carmen, bohémienne au tempérament de feu, séduit le brigadier Don José, fiancé à Micaëla, et lui promet son amour s’il favorise son évasion. Don José libère Carmen, et se fait emprisonner à son tour. Il la retrouve deux mois plus tard parmi les contrebandiers. Pour elle, José se fait déserteur, et enchainé à sa passion dévorante pour Carmen, la poursuit de sa jalousie. La bohémienne finit par le repousser, et seule Micaëla parvient à ramener José au chevet de sa mère mourante. L’ultime rencontre entre Carmen et Don José se déroule devant les Arènes de Séville : alors qu’elle attend son nouvel amant, le torero Escamillo, José tente, dans une ultime confrontation, de convaincre Carmen de revenir auprès de lui. Désespéré, Don José supplie, implore, menace, mais elle, brave, refuse net : il la poignarde, avant de confesser son crime devant la foule.

La naissance de l’opéra de Bizet

Captivé par l’orientalisme, Georges Bizet (1838-1875) se prend de passion pour la nouvelle de Mérimée qu’il souhaite transposer en opéra. Il fait alors appel à Henri Meilhac et Ludovic Halévy pour écrire le livret de cet opéra destiné à l’Opéra-Comique avec qui le compositeur est sous contrat. Le challenge est de taille car il s’agit d’édulcorer l’histoire pour la rendre moins violente que dans la nouvelle de Mérimée.

Portrait de Georges Bizet par Etienne Carjat

Une œuvre née dans la douleur
La création de cette adaptation n’est pas simple : entre les exigences de l’interprète du rôle de Carmen, des musiciens qui peinent avec la partition ou encore des chanteurs dont le jeu laisse à désirer, les répétions s’avèrent pour le moins compliquées. Par ailleurs, le directeur de l’Opéra-Comique qui voulait « une petite chose facile et gaie » est exaspéré par cette pièce qu’il juge trop éloignée de ses aspirations.
Finalement, la première représentation a lieu le 3 mars 1875 en présence de quelques personnalités comme Dumas fils, Offenbach mais aussi de nombreux critiques et journalistes.

Un spectacle qui fit scandale
L’accueil est froid ! Plus que la musique c’est surtout le thème du spectacle qui scandalise. A la fin du XIXe siècle, le comportement d’une femme libre ne passe pas et les critiques sont assassines.

Bizet est très affecté. Le soir-même il se réfugie dans le bureau du directeur de l’Opéra-Comique et, dans les jours qui suivirent, nombreux furent ceux qui lui tournèrent le dos.

 

Un succès tardif que Bizet ne connaîtra pas


Célestine Galli-Marié dans le rôle de « Carmen » de Bizet, par Henri-Lucien Doucet

Malgré ces critiques, Carmen sera rejoué quelques années plus tard sans que Bizet n’en sache rien puisqu’il décède peu après les premières représentations, en juin 1875, à seulement 36 ans. Il est inhumé au Père Lachaise sous un tombeau imaginé par Charles Garnier, célèbre architecte de l’Opéra de Paris.
L’échec des premières représentations étant surtout dû aux mœurs de l’époque, Carmen rencontre finalement le succès au fil du temps. Dès 1875, Tchaïkovski prédit « Carmen sera l’opéra le plus célèbre de toute la planète ». Aujourd’hui, c’est l’un des opéras comiques les plus joués au monde avec près de deux représentations par jour en moyenne ! Et les plus grandes cantatrices ont incarné le rôle de Carmen, comme la célèbre Maria Callas !

Qu’est-ce qu’un opéra-comique ?

Contrairement à ce que son nom pourrait laisser penser, un opéra-comique n’est pas forcément comique ou joyeux ! L’origine de son nom est tout autre…
Sous Louis XIV, l’organisation des spectacles était très codifiée et les comédiens voyaient d’un mauvais œil le succès des théâtres de foires. Ils obtinrent du roi l’interdiction de parler sur scène pour ces troupes foraines.
Afin de continuer à jouer, les forains ont inventé un nouveau genre de spectacle à mi-chemin entre l’opéra et la comédie, contenant des passages chantés qui se mêlent aux passages parlés, un peu comme une comédie musicale. Le terme « opéra-comique » apparut en 1714 lorsque Louis XIV autorisa une troupe de foire à jouer dans le théâtre de l’Opéra-Comique de Paris.

Acte 1

A Séville, devant la caserne des dragons d’Alcala, le brigadier Don José, fiancé à la jeune Micaëla, est apostrophé par la bohémienne Carmen qui lui jette une fleur après avoir entonné la Habanera :

A la suite d’une bagarre entre cigarières, Carmen a été arrêtée, et c’est Don José qui est chargé de la surveiller. La séductrice achève d’enjôler le brigadier et lui promet l’amour s’il la laisse s’évader. Envouté par Carmen, Don José la libère, et se fait emprisonner pour cela – sachant qu’il la retrouvera.

Acte 2

Deux mois passent. Dans la taverne de Lilas Pastia, repaire des contrebandiers, Carmen attend Don José, désormais libre, mais le toréador Escamillo, plein de morgue, entend à son tour briller auprès d’elle.

Don José est tiraillé entre son sens du devoir et l’amour irrépressible qu’il éprouve pour Carmen. Cette dernière entame pour lui une danse fiévreuse, puis le raille, arguant qu’elle ne l’aime pas. Don José tombe à ses pieds et lui avoue sa passion.

Acte 3

Don José a définitivement rejoint les bandits, seule façon de rester près de Carmen, envers qui il se montre de plus en plus possessif. Carmen sait la menace qui pèse sur elle, tant la jalousie de Don José l’étouffe et l’écrase. Micaëla elle-même s’est lancée à la recherche de Don José.

Acte 4

Carmen a rompu avec Don José et flirte désormais avec Escamillo. Mais elle sent combien son destin est lié à la passion dévastatrice de Don José. Il est là d’ailleurs, qui guette son ancienne maîtresse. Hagard depuis qu’elle l’a quitté, Don José presse Carmen, la supplie, mais la bohémienne, avide de liberté, ne veut rien entendre : plutôt mourir que céder ! Furieux de la voir sourde à ses cris, Don José est comme fou. Il la menace une dernière fois, puis la frappe en plein cœur. « C’est moi qui l’ai tuée, ma Carmen adorée… », lâche-t il en se laissant arrêter.